Les crapauds sont tombés avec les dernières pluies

Bonsoir chers Craftiens, chers amis lecteurs,

En 2013, votre Magy épinglait déjà le problème relatif à la classe moyenne et ce qui allait en découler dans un bref délai au vu de sa détérioration progressive sous tous les types de gouvernement dans tous les pays. Le manque de solidarité des états membres de l'Union a toujours été le problème et le fait qu'ils ont présenté l'UE comme bouc émissaire de leurs échecs de politique nationale n'a pas réglé le problème que du contraire.

Tout ce que l'on vit aujourd'hui n'est pas une surprise. Ce qui est surprenant c'est bien que personne ne songe à faire autrement ni en politique nationale au niveau de la solidarité des partis pour le bien du pays, ni au niveau de l'Union par une solidarité des états membres. Au contraire, les pays se scindent en communautés, des partis créent des luttes fratricides pour le seul plaisir du pouvoir y incluant la violence et les commentateurs, journalistes dans nombre de pays ne changent guère non plus leur façon de polémiquer quitte à augmenter crainte et violence. Certains sont même dans le déni et dans l'incapacité de voir au-delà de leurs frontières pire de leurs idées et contempler le tableau complet de notre Europe soumise à une forte pression de déstabilisation.

On répète que les citoyens sont malins et raisonnables. On verra. En ce moment, il est des pays où la peur et l'égoïsme ainsi que le déni ont pris le pas sur les valeurs démocratiques, la conciliation et l'envie de progresser ensemble plutôt que de détruire et se soumettre.

Magy Craft



Extraits de « Quand la terre tourne carré » 2013 – Magy Craft - Thebookedition

Quel cauchemar que la société actuelle qui tombe en lambeau. Une hypocrisie gluante dégouline de tous les murs tant de ceux des citoyens que de ceux qui mènent la danse. La plus belle et la plus convaincante est sans doute celle de l’égalité et du renoncement du chacun pour soi en créant une structure sociale et solidaire et évidemment de manière délirante en promulguant la différence et l’individualité. Le troupeau en a perdu la boussole et le berger a choisi ses pâturages tout en donnant le change, ce que l’on nomme communément : la démocratie.

La puanteur de ce mensonge personnel et social s’est toujours révélée mais a pu être dissimulée d’un commun accord sous l’ombre de la déculpabilisation. La crise économique de longue haleine qui a étendu ses tentacules dans le domaine social de toutes les couches de la population et de ses organismes a fait éclater le glaçage de l’image stéréotypée du citoyen miracle pour laisser place à l’individu primaire, sectaire, avide, jaloux et violent.

Lors de quels moments fatidiques peut-on voir transpirer toute la noirceur et le mensonge de notre Homme couplé cette fois à notre bon samaritain puisque personne n’est responsable de rien en ce bas monde ?
Une partie du monde meurt de trop manger et dépense une fortune pour les soins liés aux maladies de surpoids, affame l’autre partie du monde pour des raisons économiques et politiques. Le bon samaritain s’en offusque tous les jours, se révolte contre la surproduction et les denrées excédentaires détruites, dépense de l’argent en aides humanitaires pour les populations qu’il laisse ses élus martyriser. Mais voici que maintenant, le drame est à sa porte comme il ne l’a jamais été dans le monde moderne et notre bon samaritain redevient l’Homme égoïste, sectaire et violent. Il ne partagera pas ce qui lui reste avec plus pauvre que lui, fini les largesses quand elles ne pèsent pas, mais attendra qu’on lui vienne en aide alors qu’il aura vertement critiqué l’Etat de prélever de plus en plus de taxes pour subvenir aux besoins des plus précaires de la société pour justement accomplir le devoir de solidarité de son système dont il ne veut pas se départir puisqu’il le juge salutaire et vital. Il n’aura aucun scrupule à dépouiller du fruit de son travail le samaritain voisin, courageux et indépendant qui paie les taxes de la solidarité, afin de bénéficier durant un laps de temps très court d’un délai de survie au lieu de s’attaquer à la cause de son problème. Notre Homme-adolescent et dépendant ne mûrit pas. Quand ses voisins seront aussi dépouillés que lui, notre bon samaritain empli de grâce et de paix envisagera de couper les têtes des dirigeants et de mettre à feu et à sang son milieu de vie. Il n’aura toujours pas l’idée de s’attaquer à la cause, aux vrais responsables, de s’adresser à tous ceux qu’il a ignorés, discrédités et de mettre en place un nouveau système. Car fondamentalement notre bon samaritain est cet Homme-adolescent qui tempête contre son parent Etat, qui casse sa chaise et jette ses cahiers par terre mais craint de quitter la maison.

Par ailleurs, l’Etat face aux acteurs économiques et financiers, meneurs véritables des batailles mondiales, est-il un bon parent ? Le recours miracle à tout et pour tous comme l’entendent et l’attendent de nos jours nos samaritains ou est-il le complice dupe du jeu macabre de la dissolution de notre mode de vie et de la renaissance d’une masse appauvrie et inculte facile à manœuvrer ? L’Homme-adolescent, amnésique, a oublié son rôle participatif et réfléchi de citoyen à cette démocratie qu’il encense et dont il a oublié le sens véritable.

Ceci nous mène sur les sentiers caillouteux et tortueux de l’enseignement. La culture, pierre d’achoppement de toute pensée et réflexion mais donc aussi d’arme redoutable si trop répandue. Est-ce pour cela, que malgré la lutte et les slogans de « l’école pour tous », notre société compte autant d’analphabètes qu’au début du XIX° siècle quand les citoyens clamaient que seuls les nantis avaient le privilège de la connaissance ? Il serait étonnant qu’en une ou deux générations le quotient intellectuel de ces pauvres petites choses enfantines ait diminué de façon aussi dramatique. Fini l’image du bambin barbouillé de suie et aux chaussettes trouées qui damne le pion au fils du maire du village et qui défonce toutes les portes interdites. Sans oublier le paradoxe, qu’on va finir par prendre en affection, de notre Homme qui s’en va militer et créer des organisations dans les pays « émergeants » afin que tous les enfants aient accès à l’école et à un avenir décent ; alors  que de son côté de la planète, il va diminuer la qualité de l’enseignement, supprimer les travaux à domicile ou quasi, varier les méthodes d’enseignement à l’infini en créant des générations de cobayes,  supprimer les motivations en cherchant une égalité qui ne peut exister, en ne voulant en même temps que des intellectuels culpabilisant de cette façon ses rejetons ayant un don ou du goût pour des métiers de création, plus manuels ou n’ayant pas les capacités tout simplement. Les belles écoles d’Arts et Métiers deviendront des poubelles pour des éléments turbulents et violents jusqu’à ce que la crise économique se prolongeant trop longtemps cette fois-ci et que le miracle espéré n’apparaissant pas, on conviendra que certains métiers sont manquants et qu’il conviendrait de les réhabiliter. Faut-il être fier et inconscient pour ainsi mettre toute une société à genoux au nom d’une égalité qui n’existe pas et qui n’existera jamais au lieu de nous parler de complémentarité et de satisfaction personnelle.

On a assez de perles pour commencer à voir le collier que notre Homme porte au cou. L’Homme est bon et veut la paix, donc il est en droit de faire la guerre et de verser le sang pour cette noble cause. L’Homme en société a une éthique concernant la vie qui est qu’individuellement il est interdit de se l’ôter, qu’une souffrance immonde ne peut être soulagée avec respect parce que l’euthanasie est considérée comme un meurtre mais un animal de compagnie a droit à ce geste de bonté et les génocides sont permis pour des raisons économiques et politiques. L’Homme est pieu et Dieu pardonne, c’est pourquoi il peut tuer en son nom et commettre des viols dont les fruits devront être gardés par les femmes meurtries de son Eglise. L’Homme est généreux et veut l’égalité. Il déteste les plus riches, les plus beaux, les meilleurs que lui et n’a jamais hésité en masse à leur couper la tête, les torturer ou les mettre sur la paille. Mais quand l’opportunité se présente, le bon samaritain profitera de l’argent qui lui tombera du ciel, d’un héritage ou de l’argent des autres, injustement ou pas, et mènera la vie de ceux qu’il hait tant. La question ne se pose pas de savoir si l’aisance provient de la sueur, d’heures non calculées de labeur, d’années de patience, d’un parcours chaotique et difficile, de privations.  Et si lui-même n’a jamais eu ce courage, cette audace, cette faculté mise à part l’envie et la jalousie.

Ce trait assez mesquin s’est révélé à son paroxysme en cette noire période de désastre général ou chaque espoir s’effondre et où le gouffre se creuse plus profondément sous les pieds lestés de manque d’envergure de notre contemporain. La délation est devenue un sport national encouragé par l’Etat alors que parallèlement on commémore le génocide des Juifs pris dans les rafles des Nazis grâce aux bonnes délations citoyennes. Aucun état d’âme à voler son voisin des petites économies qu’il a patiemment mises de côté au prix de sacrifices familiaux par la revendication d’impôts d’avantage majorés pour les plus riches, sans réfléchir que les castes se serrent les coudes et « leurs élus » en premier lieu. Attendu que dans cette confusion hargneuse peut-on encore définir le niveau minimal déterminé comme étant de la richesse ? La classe dite moyenne, toute aussi laborieuse, a été sacrifiée sur l’autel de cette vindicte populaire. Pouvait-elle être considérée comme étant « le Crésus » de la société et l’ennemi à abattre afin de résoudre le problème économique sévissant dans les pays ? Elle représentait en fait les luttes et le travail acharnés des parents de ceux-là mêmes qui l’on enflammée. C’est ainsi que graduellement la masse a fait elle-même le travail d’abolition des classes en recréant une différence encore plus grande entre les très pauvres et les très riches. Il est bien connu que la cupidité et la jalousie ne paient pas. Malheureusement ce sont ses propres enfants qui en subiront les conséquences se retrouvant dans une situation bien plus précaire encore que celle de leurs arrières Grands-Parents. Les véritables coupables de la débâcle économique et comportementale citoyenne actuelle se frottent les mains et ricanent. Non seulement ils sont arrivés à s’enrichir personnellement d’avantage mais ils sont parvenus à faire en sorte que leurs dettes et leurs crimes soient payés par les citoyens et les Etats, ce qui revient en fait au même. Cet Etat dirigé par des pantins qui se croient omnipotents et au-dessus des lois qu’ils dictent et édictent mais qui dansent à leur tour sur les partitions écrites par les véritables Maîtres à qui ils ont fait obédience volontairement, par lâcheté ou ignorance : nous avons l’honneur de déterminer le cas le plus grave.

Le monde ne tourne plus rond, il tourne carré. Tout est angulaire comme les murs d’une prison où se côtoient la petite et la grande délinquance de la société. Les criminels qui se reconnaissent et ceux qui s’ignorent. Le bocal va exploser mais l’Homme s’en moque, il a réponse à tout, il gère tout, il n’est responsable de rien. Alors, il reste les étoiles.



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