Les démagogues de tous les extrêmes.

Lorsque Magy entend parler par exemple Marion Maréchal (Le Pen) et tient compte de son milieu social d'origine, sa fonction actuelle, oui Magy se marre et se souvient de ce qu'elle avait écrit dans "Eloge d'une société sous névroses". Il en est ainsi de toutes les personnes qui n'ont en tête que d'imposer une idéologie et asseoir leur pouvoir. Il est étrange et triste qu'au fil des siècles ceux qui ont le plus besoin d'aide et de protection sont ceux-là même qui se jettent dans leurs bras au prix de leurs libertés et droits.

Magy Craft


Le tyran est toujours un démagogue. Il est celui qui parle aux classes inférieures. Il est celui qui les nomme ainsi pour créer la lutte des classes : celle des roturiers contre les nobles, celle des pauvres contre les riches, celle des gens des villes contre ceux des campagnes et la masse le suit toujours pourvu qu’il parle et travaille dans son intérêt.
Petit aparté : seul le démagogue a le droit d’utiliser des termes comme classe inférieure, analphabète, pauvre, les petits et ainsi de suite. Venant de toute autre personne cela serait signe d’arrogance, de mépris, d’insulte.

Les tyrans apparaissent lors des grands bouleversements de société quand par exemple le commerce et l’industrie ont pris le pas sur le rural, quand le monde industriel s’efface pour les nouvelles technologies, quand le commerce devient international et que l’on ravive les anciennes rancunes contre les autres peuples. Ils sont diablement opportunistes.
Les tyrans n’ont qu’un but, celui d’obtenir le pouvoir et pour cela ils fomentent une insurrection avec leurs partisans.
Tout en prenant cause pour les « petits », les tyrans font partie du groupe qu’ils vilipendent, de par le statut de leur famille ou leur poste, parfois aussi par l’appui de l’étranger.
Autre aparté : cela ne gêne aucunement les « petits » paradoxalement.

Arrivés au pouvoir, les tyrans ne feront rien d’autre que de s’entourer d’une armée, de bannir les adversaires les plus dangereux tout en maintenant la constitution, les lois civiles et les lois politiques. C’est en fait la réalité du pouvoir qui est tout autre. Il y aura surveillance des votes par pression, application du népotisme tant décrié, mise en place d’un système de pouvoir à vie par modification de la constitution par référendum, mise en place d’un régime dynastique pire que celui abattu. Leur ascension se fait toujours avec l’aide du peuple, des citoyens d’où une très grande popularité à leurs débuts.
Les citoyens, les individus de la société sont évidemment tous les acteurs : du chef d’Etat à celui qui vote pour la première fois en passant par les scientifiques, les journalistes, les femmes au foyer, les fonctionnaires, les enseignants, les vendeurs, et ainsi de suite. Tout le monde.
Le mécanisme est aussi ancien que les tyrans eux-mêmes. La recette est toujours dans les livres culinaires politiques actuels. Ce mécanisme ancien, historique et éprouvé semble pourtant encore prendre par surprise une partie des individus de notre société et happer  une autre partie.

(...)
Aujourd’hui, nous pourrions dire que dans la majorité de nos pays ce sont bien les fils et filles de ces roturiers, de ces bourgeois, qui sont au pouvoir. Le système permet à chaque enfant de n’importe quelle classe sociale de faire des études et d’accéder au pouvoir. Cela a-t-il changé les mentalités et fait cesser la luttes des classes ? Cela a-t-il fait en sorte que n’apparaisse pas un démagogue, un meneur plus cultivé ayant un poste adéquate et beaucoup d’ambition pour vilipender les actuels dirigeants ,comme la veille la noblesse, et de mener une insurrection pour parvenir aux plus hautes sphères de l’Etat, du pouvoir ? Il ne s’agit donc pas de l’origine de ceux qui gouvernent qui pose problème dans l’imaginaire populaire mais bien de ce que l’image de la gouvernance représente pour ceux qui sont gouvernés.  Dans le même temps, les individus sont enclins à chercher un chef qui leur assurera protection et bien-être mais ils sont aussi enclins à suivre n’importe quel autre individu qui leur promet plus pour ne pas dire les plus incroyables mensonges. Ces petits démagogues arrivistes ont au fil du temps perdu l’essence de l’éducation et de la culture. Ils ont donc été dans l’incapacité de la transmettre durant leur « règne ». On ne peut inculquer ce que l’on ne possède pas. Par ailleurs, un système de pensées de nivellement vers le bas s’est instauré graduellement afin de satisfaire les individus avec qui l’insurrection a été commise en opposition avec un système de valeurs d’hyper compétences. Un système chaotique d’individualisation obligatoire et coupable dans une société d’inter-dépendance qui provoque des heurts et des demandes de lois de plus en plus nombreuses ainsi qu’une société de plus en plus répressive sur demande citoyenne.

A présent que tout un chacun, quelles que soient ses origines sociales, peut accéder à des postes de pouvoir, au gouvernement, les relations du peuple avec ses élus ne se portent guère mieux. On retrouve les mêmes démagogues, les mêmes meneurs hurlant les mêmes litanies. A bas l’aristocratie (dans son sens le plus général) !
Les reproches sont pareils puisqu’on parle d’élite, de richesse, de privilèges, de népotisme. L’argument principal n’est donc pas tant le pouvoir que la richesse et ce qu’elle implique, la différence de classe sociale avec son imaginaire de la perfection de vie. Le meneur mettra cette image bien en évidence pour s’assurer le pouvoir qui lui octroiera les privilèges et meilleure fortune. Il lui faut encore et toujours utliser la lutte des classes qui finalement se fait parmis des personnes qui ne sont aucunement issues de la noblesse ni des plus grandes fortunes. Il faut parler vulgairement et agressivement car ces gens se disent simples. Nous devons donc comprendre et accepter qu’être simple implique manquer d’éducation, d’érudition, de savoir-vivre. Ce sont par conséquent les personnes simples qui vont s’insurger et donner le pouvoir à un être dénué de scrupule qui les asservira tout en asservissant les autres citoyens à qui ces bonnes âmes victimes d’un système sans cœur ne permettront aucune opposition ou contradiction car là est bien tout le paradoxe de cette dite simplicité et équité.

On peut dès lors penser que les éternelles luttes des individus en société n’ont rien à voir avec la différence de classe sociale et la bataille pour un bien-vivre général mais bien le caractère même de l’Homme qui lui se différencie de par son comportement et scinde l’humanité en groupes de civilisés et d’éternels belliqueux.

Avant d’arriver à à la mise au pouvoir d’un système politique extrême dans certains de nos pays, les citoyens, fervents défensseurs de la démocratie, ont entamé leur propre régression et leur propre oppression par demandes volontaires et sectaires. Grâce à notre art tout particulier du cas par cas et du nivellement vers le bas, nous sommes parvenus à l’opposé de ce que nous souhaitions. Nous pourrions commencer par la libre expression. Peut-être un des problèmes  a-t-il émergé de la subtile nuance entre libre expression et liberté d’expression. La liberté d’expression étant inscrite dans la constitution comme un droit fondamental juridique large et encadré et la libre expression en étant la traduction, l’interprétation réductrice des individus et de ceux qui manipulent les simples.
(...)
La libre expression confondue avec la liberté d’expression, de parole est un réel fléau. Chacun estime avoir le droit de dire tout ce qu’il pense même si cela est délétaire ou sans intérêt. Les réseaux sociaux offrent aux individus une possiblité de déverser leur venin et leur bêtise sans garde-fou, souvent sous couvert de l’anonymat. On est par conséquent bien loin de la diffusion du produit de son activité intellectuelle sauf si on considère que vulgarité, insultes, âneries, mensonges sont des valeurs intellectuelles dignes d’être partagées en société au nom du droit individuel à s’exprimer. Paradoxalement les jugements se feront au nom de la libre expression si litige il y a. 

Tout droit a son pendant que l’on nomme devoir. Par conséquent, l’individu qui exprime ses pensées, ses arguments se doit de réfléchir non seulement à la manière dont il les expose mais aussi s’il ne manque pas de respect aux autres individus à fortiori si ce qu’il expose en public a une quelconque utilité si ce n’est que celle de nuire ou de blâmer en continu sans apporter de solution constructive ou encore dans le seul but d’encourager des colères stériles au profit de l’un ou l’autre démagogue en vogue. Cet étalage d’inepties et de dangerosités toléré voire considéré comme légitime a aidé au recrutement pour l’Etat islamique ou pour n’importe quel autre groupe extrême jouant sur les émotions, les frustrations individuelles d’individus n’ayant plus la connaissance ni le recul nécessaire pour analyser l’aberration du discours soutenu par ces meneurs loquaces s’essayant aux citations. Nous arrivons à une contestation sans fin d’un pouvoir mis en place par les citoyens et sa non reconnaissance dès son élection. Notre démocratie intsruit le putschisme légitime au nom de la libre expression. 
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Extraits de "Eloge d'une société sous névroses" Magy Craft - Thebookedition 



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