Amnésie, schizophrénie dans l'Union européenne

Ce n'est pas la première fois, hélas, que nous constatons le déséquilibre mental des acteurs de notre société. Nous l'avons détaillé dans nos livres et nous le mettons en évidence régulièrement dans nos articles. Faut-il aujourd'hui encore en passer par là? Il semble que oui.

Dans le tumulte des informations qui se croisent, qui nous inondent, auxquelles on ne donne aucune suite et qu'on oublie pour d'autres, attachons-nous un instant au cas Angela Merkel qui à lui seul rassemble un tas d'éléments importants qui ont déjà été jetés à la poubelle.

Il s'agit bien évidement de la politique d'accueil d'Angela Merkel débutée en 2015 et sa chute de "popularité" en ce moment (Bien que selon les sources à Berlin pour les Allemands le problème de l'accueil des réfugiés ne vient qu'à la 10° place bien après la violence "raciste", la pauvreté des personnes âgées et le risque d'attentats). On se souviendra, chez nous, de l'atmosphère fébrile ponctuée d'attentats, d'arrestations ou de recherches de terroristes islamistes, le cas de la commune de Molenbeek, etc.... La guerre faisait rage de l'autre côté de la mer et les réfugiés finirent par arriver par centaines de milliers entassés dans des embarcations précaires. Ils payaient des fortunes pour faire le voyage, perdaient la vie parfois; ceux qui atteignaient "l'Eldorado" étaient entassés dans des zones inhospitalières pour un temps indéterminé. Les 28 pays membres de l'Union européenne d'alors, désunis dans l'union, étaient incapables de prendre les mesures adéquates pour non seulement accueillir les demandeurs d'asile mais surtout pour appliquer un tri sécuritaire qui aurait permis de rassurer les Européens, de maintenir le peu de stabilité qu'il restait dans le pacte de la libre circulation et surtout de stopper l'entrée de terroristes ou de suspects.

Comme à l'accoutumé (voir "Quand la terre tourne carré" - pour la montée de l'islamisme radical), une politique du n'importe quoi a été mise en place faisant fi de tous les traités ou accords et des voix discordantes se sont élevées claironnant chacune un prêche leur donnant bonne conscience sans penser à demain. Il en est ressorti que ceux qui voulaient dès le départ un contrôle à l'arrivée (dans les pays les plus touchés par la crise en plus!) ont été pratiquement lapidés et on leur reprochait de murer l'Europe. De plus, les pays membres de l'Union européenne, unis par un pacte, ont fait cavaliers seuls et ont laissé l'Italie et la Grèce se débrouiller de manière esseulée. Chacun voulant traiter "les réfugiés" selon ce qui leur semblait être la volonté de leur électorat où plutôt leur couleur de parti. Pendant ce temps, les médias, les journalistes lors des débats (les pauvres vont à nouveau se plaindre d'être fautifs de tout), nous bombardaient d'images déchirantes concernant les conditions de vie des réfugiés, la photo du petit enfant mort sur la plage a tournée un temps indéfini, critiquaient sans vergogne la situation inhumaine des réfugiés et prétendaient mordicus que ce n'était pas parmi les réfugiés que l'on trouverait des terroristes et j'en passe. A l'est, on érigeait des murs intérieurs.... Un chaos, un manque d'union flagrant.

Les citoyens ont donc majoritairement attendu de leur gouvernement respectif qu'il prenne une décision "humaine" en ce qui concerne les réfugiés tout en préservant leur sécurité. Quand Angela Merkel a ouvert les frontières de l'Allemagne, tout le monde a applaudi et les "experts" aussi. Je les entends encore dire qu'elle le faisait "aussi pour son pays" qui a une population vieillissante et un manque de main-d'oeuvre et que nous ferions bien de suivre son exemple, que l'Union européenne peut "absorber" quelques millions de réfugiés que ce n'est pas la fin du monde, etc...

Seulement et comme toujours, cela fonctionne en théorie. Car le citoyen ne veut pas de réfugiés dans son village, trop dans ses villes, certainement pas dans son bâtiment et encore moins comme compétiteur au niveau pécuniaire quand son gouvernement n'a pas un rond pour lui-même. Donc, quand des terroristes sont passés par les filières des passeurs de réfugiés, tout ce beau monde a fait marche arrière et en 2016, Angela Merkel est devenue la "tête de turque" (et c'est le cas de le dire) des gouvernements de l'UE qui l'encensaient hier encore, des citoyens qui maintenant lorgnent vers l'extrême droite ou tout autre parti délétère. De plus, tout cela coûte beaucoup d'argent. Trois milliards à la Turquie d'Erdogan qui se moque de nous, des bâtiments réquisitionnés alors que les nôtres attendent depuis des années, des fonds qui apparaissent comme par magie alors que pour nos malades et nos personnes âgées rien n'est possible depuis mathusalem. Ce n'est pas la charité et l'empathie qui divisent mais bien l'injustice. Et cette injustice est l'arme fatale préférée des mégalomanes en tous genres.

Les Etats membres de l'Union européenne, les gouvernements actuels de chaque pays, n'ont pas encore compris l'importance de cette union. Ils restent figés dans un nationalisme dépassé face aux autres grandes puissances. Ils croient encore comprendre leurs citoyens mais ils sont complètement à côté de la plaque. Ils pensent toujours que ce n'est qu'un mauvais moment à passer et que tout rentrera dans l'ordre. Ils n'arrivent pas à assimiler que nous sommes à une charnière de notre histoire et que nous avons intérêt à bien l'écrire. Ils craignent les partis qui tuent la démocratie mais chacun de leur geste, chacune de leur parole est un tremplin pour ces derniers. Les citoyens pensent que ces partis répressifs ne le seront que pour les autres et cela est une lourde erreur.

Ces citoyens qui pensent qu'ils n'ont aucun poids, aucun moyen de faire changer les choses hormis dans le sang. Pourtant, la meilleure chose à faire serait bien de rester fidèles à leurs convictions et de soutenir les politiques humaines plutôt que de se laisser déstabiliser par des informations alarmantes et avides de sensations ainsi que des jeux politiques, de pouvoir.

Magy Craft



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