L'individu féminin, l'être déclassé de l'Occident

Revenons à notre article "Femme, es-tu citoyenne à part entière?".

Dans cet article, nous remettions en cause, d'une part l'attitude des femmes, elles-mêmes, par rapport au traitement avilissant auquel elles sont sujettes et d'autre part l'acceptation incongrue de cet état de fait par la société dans son ensemble.

En pleine campagne électorale ou préparation de campagne de part et d'autre de l'océan, nous constatons que les acteurs de notre société agissent en bons petits robots formatés, donc sans surprise, et ce malgré tous les effets de manches pour une cause ou l'autre qui en fait ne sont que des déplacements d'air pour occuper la galerie.

Comme mentionné dans l'article précédent, l'individu féminin qui compose plus de la moitié de la population mondiale, est toujours programmé comme être inférieur et se comporte subséquemment comme une victime réclamant une amélioration de son sort. Cette attitude, nous l'avons compris, est une absurdité qui fausse les possibilités d'un rétablissement de l'individu féminin dans ses droits légitimes. Il doit être appris dès le berceau, par les femmes en premier lieu à leurs enfants, que l'individu féminin a la même valeur que l'individu masculin et que les deux sont complémentaires pour l'équilibre de la société. Pour ce qui est du temps réel, cette reconnaissance doit être actée sans délai dans tous les textes légaux et dans toutes les constitutions. On arrêtera de perdre son temps dans des campagnes vaines qui ne font que confirmer publiquement l'assentiment de toute une société quant à la position, la valeur et l'humanité de la femme en Occident.

Que font les acteurs de notre société?

Prenons Hillary Clinton. Un individu féminin qui pourrait être première présidente des Etats-Unis d'Amérique. Un long et rude parcours dans un monde d'hommes. Un premier effacement en faveur de son mari Bill Clinton.

Pense-t-elle aux femmes dans son programme? Oui, mais hélas elle le fait comme nous (tous les genres confondus) avons l'habitude de régler nos "problèmes", c'est-à-dire à l'envers. Nous essayons d'effacer les conséquences en évitant soigneusement la cause. Mais peut-on considérer le statut de l'individu féminin, de la citoyenne comme un problème? Si la cause, qui est la non reconnaissance de l'individu féminin en tant que membre de la société en toute  égalité avec l'individu masculin, n'est pas annihilée, tous les efforts qui seront déployés pour "mieux la traiter" seront vains. La citoyenne ne doit pas être mieux traitée. La citoyenne doit être respectée et jouir des droits qui lui reviennent sans condition.

S'offrir en victime n'est pas une solution. Les Afro-américains l'on constaté avec un premier président Afro-américain. Par ailleurs, nous avions déjà constaté dans "Racisme - une idéologie de l'absurde", que cette idéologie couvrait un tout autre préjudice que celui de la "couleur de peau" et que dans les injustices, on retrouvait toujours les femmes et les pauvres quelle que soit la "couleur" de leur peau. Mais la division des combats dans l'aveuglement de la victimisation est un grand gâchis.
De l'autre côté de l'océan, chez nous, c'est exactement la même chose, avec un programme encore plus pauvre pour les femmes, si réel programme il y a!

Un autre acteur indissociable dont le rôle est prépondérant, les médias. Ces derniers ont une emprise non négligeable sur l'état d'esprit des téléspectateurs mais ce sont eux aussi qui permettent la notoriété ou la chute d'une personnalité.

Si les femmes politiques sont plus souvent admises dans les débats, elles ne sont pas pour autant aussi souvent invitées voire pas du tout dans les émissions politiques de grande écoute ou dites de prestiges même si le journaliste est une femme. Quoique rares soient les femmes journalistes qui puissent prétendre aux meilleures émissions. Par ailleurs, on notera que dans les débats animés par des femmes journalistes, le taux de femmes politiques invitées n'est pas plus élevé que si le journaliste est un homme. La faible représentation des femmes politiques aux débats télévisés est donc une occasion manquée à une participation au débat public et à une augmentation de leur notoriété, par conséquent de leur chance d'être élues à des fonctions plus importantes.

Les médias les laissent discourir sur un avis général, sur ce qu'ils pensent être de leurs compétences et la presse préfère les histoires qui se situent au niveau de leurs fesses, de leur amant ou de leurs erreurs. S'il en est de même pour l'homme politique, on attache cependant de l'importance aussi à ces activités politiques. C'est là que le contrat est rompu. Au fait, non! Il n'y a aucun contrat, aucune reconnaissance.

Cela est sans doute dû au fait que les médias n'ont pour fonction que de s'assurer d'atteindre un taux d'audience plus que respectable et garanti selon des critères qui leur sont propres et qu'ils croient immuables, excellents. Sans doute aussi parce qu'il s'agit d'un des milieux les plus masculins où les femmes journalistes sont sous représentées ou n'atteignent pas en proportion les fonctions  de leurs pairs.

La loi sur la parité est une autre débilité due au manque de reconnaissance de l'individu féminin dans notre société occidentale. La situation s'est aggravée avec "la promotion de la diversité". C'est ainsi qu'en Occident le statut de l'être humain féminin a été inclus dans le cas des minorités ethniques et culturelles sans que ne réagissent aucune femme politique, aucune citoyenne, aucun organisme qui nous prend la tête constamment et encore moins Les Droits de l'Homme qui ont d'autres chats à fouetter.

Il est vrai que reconnaître la femme comme un être humain égal à l'homme avec les mêmes droits et les appliquer poserait  un gros problème éthique quant à la façon dont nous considérons et traitons en général les humains dans notre société et de par le monde.


Magy Craft






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