Libéralisme, sait-on au moins ce que c'est?

Il est amusant de constater que l'on continue de coller le libéralisme à la droite comme la fourche à Satan. Il n'en est pas un qui explique d'abord aux citoyens et surtout aux jeunes qui ne font pas Sciences politiques ou Sciences économiques ce qu'est le libéralisme. On (tous les acteurs de la société) préfère questionner ou débattre sur fond idéologique avec des principes faux en soi et continuer à présenter les partis avec leur étiquette standard qui n'a ni queue ni tête.

Commençons par la définition du libéralisme:

Larousse:

Doctrine économique qui privilégie l'individu et sa liberté ainsi que le libre jeu des actions individuelles conduisant à l'intérêt général.
Doctrine politique visant à limiter les pouvoirs de l'État au regard des libertés individuelles.
Attitude de compréhension qui pousse à la tolérance : Faire preuve de libéralisme dans ses opinions.

Questions: alors en quoi le libéralisme est-il si contraire aux attentes des citoyens de nos jours? Quel parti dans la pratique ne propose pas le libéralisme à ses électeurs?

A défaut d'un autre système économique et système social, le libéralisme semble être la demande générale des citoyens. Le communisme, la dictature, le totalitarisme ne paraissent pas être leur souhait.

Le libéralisme politique  (ensemble de thèses) fixe des limites à l'action de l'État. Le rôle légitime de l'État est la protection des libertés individuelles. L'État assure les fonctions dites « régaliennes » de police, de justice et de défense. Le libéralisme s'est historiquement construit contre l'absolutisme. Certains proposent aussi un revenu citoyen, comme un capital initial (versé à la majorité de la personne) pour que le citoyen puisse l'investir et se garantir un revenu minimal sans risque.

Pour les libéraux, ni le gouvernement ni les lois, même démocratiques, ne peuvent servir à opprimer les minorités et les individus. Le gouvernement doit être soumis aux mêmes limitations de ses pouvoirs quel que soit son mode de désignation. Le soutien d’une majorité ne donne pas tous les droits. Ils nous rappellent que de nombreux dictateurs ont été  démocratiquement élus ( critique de la démocratie représentative, et non de la démocratie en soi). On parle alors de tyrannie de la majorité. Nous avons le même exemple en Turquie actuellement et les citoyens turques s'en mordent les doigts.

"Par ailleurs, les libéraux considèrent que le mécanisme de décision doit dépendre de la nature de la décision à prendre. Il existe selon eux des décisions, par exemple le choix d’un président, où la règle de la majorité peut s’imposer. Au contraire, en matière économique, les mécanismes du marché permettent un ajustement beaucoup plus fin et rapide des actions de tous aux désirs de chacun que ceux de la décision politique. "

En définitive quel est le plus gros problème de notre société aujourd'hui, qu'est-ce qui rend les gens mécontents, qu'est-ce qui pousse à tous les excès et aux manifestations, rébellions en tous genres? C'est bien ce glissement de l'entraide sociale vers l'assistanat par rapport à l'Etat, c'est le manque d'autonomie individuelle dans le travail et la création d'entreprise de par l'encadrement des syndicats et des lois de plus en plus contraignantes. C'est cet éternel paradoxe citoyen. Ce citoyen qui veut sa liberté individuelle tout en assumant aucun risque et en ne payant que le minimum d'impôt.

Or, la réalité qu'aucun parti n'osera dire à ses électeurs, aux citoyens, c'est qu'en voulant des services qui dépendent de l'Etat ou des communes, le citoyen doit payer des impôts car l'argent ne tombe pas du ciel et l'Etat et les communes n'ont pas vraiment d'autres sources de revenu. En empêchant l'individu de créer ou de travailler plus s'il le désire ou en le taxant d'avantage (découragement), l'économie en souffre. Les petites et moyennes entreprises ainsi que les indépendants mettent la clef sous le paillasson, il y a licenciement, le taux de chômage augmente, le pouvoir d'achat diminue. Il faut donc payer les allocations de chômage, les formations, les stages, les primes à l'emploi. A côté de cela, on ne modifie en rien le système pour faire redémarrer l'économie car "un groupe" interdit à des individus de se faire payer des heures supplémentaires, de travailler les jours qu'ils souhaitent, d'embaucher et de licencier dans des conditions honorables pour tous (car seuls les patrons sont des monstres et tous les employés sont modèles et compétents), l'école n'étant plus un lieu d'où l'on sort formé, il faut payer pour des formations avant l'embauche pour ceux qui sortent de l'école ou qui n'ont pas voulu étudier pendant le temps réglementaire, on demande aussi de former et de payer les cours pour les prisonniers, etc.... toutes ces belles demandes justifiées combinées aux atteintes aux droits individuels du travail font que l'individu dépend de l'Etat (système prôné par le socialisme) mais qui fait aussi que les impôts augmentent de manière drastique ce qui déplait aux citoyens.

Il faut faire un choix. Il faut arrêter d'être paradoxale et schizophrénique. Il faut choisir un système économique ou en inventer un autre. Il faut surtout que la politique qui vise à faire tourner la société avec le minimum de ses effectifs soit modifiée. On ne peut continuer à demander au petit nombre qui travaille encore de faire tous les ajustements pour satisfaire une majorité qui décide sans rien faire. Et faire "payer" les riches n'est pas la solution miracle qui effacera à long terme le problème, on l'a déjà fait avec la classe moyenne puis aisée.

Soyez toujours maître de vos décisions, gardez votre libre arbitre.

Magy Craft

Lire le chapitre à ce sujet dans "Quand la terre tourne carré" (2013) Thebookedition.com



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