Les nouveaux juges de notre scoiété

Quelle misère que ce "débat" ce midi concernant ce qu'on appelle déjà le "Kazakhgate". Cette affaire qui réunit tous les éléments sulfureux pour une superbe saga: argent, politiciens, fraude, pression, supputations, ancien président d'un autre pays en lice pour les primaires, ....

Dans les rôles principaux: un journaliste, deux politiciens, des citoyens invisibles (contact par Face Book, mail, etc)

Votre Magy avait déjà écrit à l'occasion d'une autre affaire que la presse et un certain type de journalistes avaient la manie de vouloir se substituer aux enquêteurs, d'écrire sur tout ce qui leur passait sous la main (sources vérifiées parait-il) et de-là à juger une personne avant son procès. L'atmosphère que l'on crée est suffisante pour détruire ou anoblir une personne dans l'esprit de ceux qui se fient aux informations qu'on leur donne et normalement ils devraient pouvoir le faire. Nous avions en outre déjà noté ce paradoxe qui est que les citoyens se méfient de la presse et des médias sauf quand cela les arrange. Comment s'étonner que nous soyons névrosés et paranos lorsque les acteurs d'une société ne respectent pas le rôle qui est le leur et les codes qui régissent la dite société.

Dans le cas du "Kazakhgate", ce qui est frappant c'est qu'on lit et on entend partout des noms connus liés au mot fraude, pression sur un gouvernement et le Sénat, loi de convenance pour les riches, ....mais pas d'informations consistantes qui permettraient à chacun (sans recherches approfondies) d'avoir une vue globale du sujet et de trier les dires des protagonistes invités sur un plateau ou un autre. Par contre on invite des tous jeunes qui, avec tout mon respect, étaient encore au biberon lors de certains évènements et qui sans guides ou sans analyses de fond ne peuvent cerner les tenants et aboutissants. Cette manipulation de ce jeune futur électorat est inacceptable.

Le "débat" était pitoyable. D'abord parce que le fond n'a pas été expliqué malgré les efforts de l'un des politiques (membre du parti incriminé) et qui aurait dû être le travail du journaliste. Un cas aussi complexe dont personne jusqu'à présent n'a présenté aux citoyens un tableau clair se devait d'être "cadré" avant de commencer. Malheureusement, à la mode des shows, même pour les cas sérieux, il fallait aller vite vite vite et en un mot! Oui ou non! Cela m'a fait penser à ces films américains où lors d'un jugement le procureur ou l'un des avocats déstabilise un témoin en lui défendant de donner la moindre explication qui changerait tout le sens de son oui ou de son non. Ce même journaliste, très généreux dans la transmission des messages scandalisés des citoyens, devrait se poser la question de savoir si les citoyens n'ont pas été trompés dans leur jugement ou ne jugent pas de façon globale tout le monde glauque de l'affairisme, ne s'indignent pas sans avoir les clefs pour départager le vrai du faux. De plus, n'est-il pas dangereux de se substituer à la Justice de notre pays? Même si les documents en possession des divers représentants de diverses institutions sont accablants, il revient à la Justice de faire le tri et de juger. A moins que médias, presse et citoyens ne souhaitent plus avoir de cour de justice pour les "élus" mais ni pour eux dès lors. Soulignons que nous entendons de grandes récriminations en ce qui concerne les jugements "laxistes" pour les criminels non "élus". Donc....

Il était pitoyable et catastrophique aussi parce que le deuxième représentant politique (dans l'opposition), en a profité pour déstabiliser un parti que cette dernière veut à terre depuis sa nomination au gouvernement. Même si M. De Decker est coupable, tout le parti ne peut l'être ou alors chaque parti doit inculper ses membres pour les faits d'un pair; le danger est grande pour certains partis de l'opposition. Catastrophique, car tout en critiquant le populisme et la montée du nationalisme flamand ou de l'extrême droite partout dans le monde, cet adversaire politique a aussi remis en cause non seulement le travail mais la raison d'être de la Justice. C'est hallucinant!
Quant à la loi, elle-même, tous les représentants de l'époque sont coupables si la loi est mauvaise ou a été votée dans l'urgence. Je ne pense pas que tous aient été menacés de mort pour un vote favorable et jouer les innocents maintenant c'est un peu cocasse. Notons que c'est en 2011 qu'un examen de la loi réparatrice est présenté à la Chambre, qui demande l’avis du Conseil d’Etat en urgence. Ce dernier ne reconnaît pas le caractère urgent de l’avis, qui, dit-il, porte sur une question de droit essentielle. Le Conseil d’Etat recommande des adaptations à la proposition. La Chambre vote la proposition sans l’amender. On se souviendra aussi que beaucoup préféraient une transaction qui permettait de faire entrer des millions dans les caisses de l'Etat alors que bien souvent l'Etat en perdait vu la lenteur des procédures, le manque de personnel, d'équipements adéquates,....

Même si il y a quelques minutes Armand De Decker a été écarté des ses fonctions, il ne reste que l'enquête doit être menée par ceux qui sont mandatés pour la faire. Comme avisé dans le cas précédent, la recherche journalistique ou civile pour démarrer en cas de manque, d'injustice flagrante ou de demande de collaboration. Dans le cas contraire, on crée d'office un sentiment de doute et de manque de confiance dans nos Institutions et d'autres parts, on peut aussi faire plus de mal que de bien comme dans les cas où des personnes sont pistées.

Nous mettons bien à mal notre démocratie en voulant jouer à "Marianne". Si nous croyons en la Justice laissons-la faire son travail. Il faut améliorer beaucoup de choses mais surtout nos mentalités car ce sont bien les pensées qui régissent tant les actions que les outils que nous créons.

Magy Craft





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