La mentalité du vaincu et du vainqueur

Si on chante les louanges de ceux qui ont résisté au supplice fait à leur pays et contribué à la sauvegarde des codes et valeurs propres à nos démocraties, nous les déshonorons en laissant l'Histoire se répéter. Nous nous moquons d'eux lors des commémorations puisque nous nous présentons en vaincus avec nos bouquets de fleurs. Nous les salissons, les tombés et les derniers debout, en participant avec nos mots à l'ancrage du repli et du séparatisme dans nos sociétés et dans nos coeurs ou en nous taisant tout en diffusant ou en regardant nos pays sombrer dans l'obscurité et la violence physique et morale.

Le pathétique spectacle que nous offre les individus médiatisés en s'invectivant et se querellant est le reflet du même tableau des réseaux sociaux. Chacun essayant de dominer l'autre en oubliant de l'écouter et de l'entendre tout en critiquant ceux qui tentent de trouver un moyen de s'extraire de cette vase. Ces individus, oh combien charitables et visionnaires, sont aussi ceux qui méprisent le plus l'idée d'une unité au sein de l'Europe et qui répètent jusqu'à l'indigestion que "l'Europe, ça fonctionne pas et ça peut pas fonctionner".

Est-ce surprenant qu'ils pensent de cette manière, eux qui divisent leur pays ? Chaque nation se déchire et les citoyens se dévorent entre-eux. Il est évident qu'ils ne peuvent, dès lors, avoir une vision plus grande qu'eux-mêmes et que leur mobile.
Leur dangerosité provient de leur petitesse d'esprit et de leur lâcheté. Tout en sabotant chaque idée pour se sortir d'une situation ou d'une autre (l'autre pouvant être l'inverse de celle décriée, oui oui), ils sont inaptes à proposer une solution tangible qui pourrait être analysée et prise en considération avec des ajustements ou pas. Comme votre Magy l'a souvent écrit, s'opposer mordicus à toute idée est néfaste et facile comme stratégie au niveau politique. Malheureusement, cette méthode, aussi utilisée par la nouvelle caste des commentateurs, provoque un stress sociétal et un sentiment d'insécurité. Les citoyens ne voient pas leurs représentants élus (pour ce tour) et les autres (du tour précédent ou prochain) travailler de concert à l'amélioration d'idées et leur concrétisation pour le bien du pays et de ses habitants ainsi que l'exige leur engagement.
Au contraire, où que l'on soit, on subit des incohérences, des vétos "pour embêter" mais qui punissent bien plus les citoyens qu'ils n'existent pour un réel danger dû au gouvernement dans la majorité des cas.

Alors, fatigués et abandonnés, les plus faibles d'esprit et les opportunistes de la violence vont s'acoquiner avec les partis des meneurs les plus extrêmes et les plus répressifs dans le temps.
Le pire est bien le choix de la majorité qui suit le mouvement sans réagir. Une partie de la société fait allégeance et l'autre collabore.
Suivant le système en place dans chaque pays, il ne faut pas que la majorité de la société soit favorable à un parti répressif ne suivant pas nos codes et valeurs pour que ce dernier accède au pouvoir. Or, et cela crève le coeur, on entend en boucle que ce choix appartient "aux Autrichiens, aux Hongrois, aux Italiens, aux Flamands, aux Polonais, ....". Rien n'est moins vrai. Par contre, ce qui est exact, c'est qu'il semble que ce soit génétique d'accepter l'inacceptable. On ne peut rien faire ! En plus, il faut mettre des gants et ne pas "humilier les gens" ou "empirer" la situation ! Il y a de quoi s'arracher les cheveux.

Votre Magy revient sur une mode qui semble déjà passée, la fameuse demande de démocratie participative et non plus représentative.
Tout d'abord, si les citoyens de l'Union européenne et leurs dirigeants ne réagissent pas (avant et pas après que le rideau ne tombe), les citoyens peuvent d'ores et déjà faire une croix sur une démocratie participative sous un gouvernement d'extrême droite ou de gauche radical ou de tout gouvernement n'adoptant pas nos valeurs et même faire leur deuil d'une démocratie représentative dans le temps. Quant aux femmes, aux homosexuels et toute personne ayant une caractéristique particulière ou qui déplaît, ils peuvent déjà préparer leurs bagages pour leur sécurité ou pour garder leurs droits. Vu qu'une bonne partie du monde est une poudrière, qu'une autre migre vers l'Europe et qu'ailleurs on doit encore choisir entre la dictature ou une sorte de communisme, on se demande bien où ils iraient mais soit.

Maintenant, plus que jamais, les citoyens peuvent prouver qu'ils veulent participer à leur sort et pas juste fustiger leur gouvernement.
Ils doivent s'adresser à leurs élus, dans chaque pays de l'union, et exiger un arrêt des hostilités (cela ne veut pas dire débats et échanges pondérés) politiques qui provoquent la division et l'appauvrissement du pays et par conséquent la progression des partis radicaux. Ils doivent aussi exiger que la politique européenne ne soit pas le reflet de la politique nationale et que l'Union ne soit pas sous la menace des anti Europe.
L'Union européenne doit avancer en parallèle des nations pour sécuriser les 512 millions de citoyens et prouver qu'elle peut construire et faire face non seulement à d'autres acteurs du monde mais surtout à ses propres démons. Elle a tout à gagner et surtout la confiance des citoyens et un retour vers des démocraties apaisées.

Oui, regardons qui nous parle et ne nous mettons pas à genoux. Non, ce n'est pas l'Autriche, l'Italie, la Hongrie, la Belgique.... ce sont leurs dirigeants et une partie des individus de la nation.
Dans chaque pays, il y a plus de citoyens responsables et généreux que de lâches et de stupides mais on ne tient compte que de ceux qui nous font chuter. Sachons aussi, chacun de nous, d'un côté comme de l'autre, reconnaître nos manquements.

Il est temps de renverser la vapeur et de se tenir debout. Il vaut mieux résister avant qu'il ne soit trop tard, après, cela nous coûte nos proches, notre âme.

Dans quelle langue faut-il encore le dire alors que cela est dit dans toutes les langues partout dans le monde.

Bienvenue à nos nouveaux amis de Géorgie !

Félicitations à nos amis de Macédoine pour leur nouveau nom :
République de Macédoine du Nord “Severna Makedonija"
Espérons que les nationalistes ne feront pas tout rater et empêcher ainsi la République d'ouvrir des négociations d'adhésion avec l'Europe et l'OTAN. Un allié dans les Balkans est un atout.

Nous souhaitons aussi le meilleur pour nos amis de Colombie à l'occasion des élections (sous forte propagande).  


Magy Craft



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