La méchanceté aime la confusion car elle mène à la chute.
"(...) Cette
facilité de combat contre le chef, même par ceux qui l’ont élu, est dû à un
effet psychologique de changement de camp. De l’ami candidat, il est devenu
celui qui a gravi les marches du pouvoir. Il est passé de l’autre côté. La
confiance est inconsciemment diminuée. Le rapport à la hiérarchie est mis en
place et joue tout son rôle accentué par l’opposition et d’autres acteurs qui y
trouvent un intérêt. C’est un cercle vicieux qui ne finit pas de tourner
jusqu’à se rompre.
Le chef
n’est plus le guide mais devient le patron dans l’inconscient collectif. Dans
cette société depuis longtemps déclarée victime, on n’aime pas les patrons,
même si la logique veut que seule une symbiose permette à la société de
s’épanouir.
Ce chef qui durant la campagne était assez clair dans ses discours
devient subitement obscur et cachotier dans l’application de sa politique en
tant qu’élu. Inversement, un candidat complètement flou et promettant n’importe
quoi est élu pour qu’on lui reproche ensuite d’être totalement nul ou
d’appliquer une politique non déclarée au préalable, le flou ayant pourtant été
de rigueur durant la campagne.
De personnage sympathique, il est devenu arrogant et supérieur. La
ségrégation sociale s’est opérée.
Le problème est donc que les citoyens ne considèrent plus les élus comme
leurs représentants mais comme des patrons, donc comme des ennemis à abattre.
L ’opposition ne joue plus son rôle de contrôle et de participation mais
devient putschiste délégitimant le gouvernement en place.
Le jeu est faussé. Les rapports sociaux sont tronqués. L’ambiguïté est
créée par les démagogues qui promettent une liberté qu’ils ne définissent pas
et qui opèrent une politique identique et adaptée au système décrié si ce n’est
une politique de repli, de haine, de violence et de régression.
Les citoyens, donc la société, sont confrontés à une multitude de
paradoxes et se contredisent continuellement. Il n’y a aucun projet commun
clair et défini pour l’ensemble de la société qui pourrait s’offrir des niches
pour les différences de chacun.
Dans cette lutte tribale, cette lutte des
groupes, existe toujours l’oubli d’une politique pour l’ensemble de la société.
Il y aura toujours matière à contestation, mobile de fratricide, parce que l’un
se sentira défavorisé par rapport à l’autre (que ce soit justifié ou pas) parce
que ce n’est pas son groupe qui domine.
Si on rejette ce que l’on considère être l’essence même des piliers de
la société, on doit alors se débrouiller pour créer, proposer autre chose avant
de tout détruire. Penser avant d’agir. On doit maîtriser son désir ambivalent
de réussir malgré tout, car il y a de cela au fond, malgré tout ce qui risque
de nous faire renoncer à notre indépendance. Le premier des paradoxes est de se
réfugier, tous les citoyens, dans les bras de ce chef honni ou ridiculisé
lorsque les choses vont mal que ce soit au niveau national ou international. On
attend alors de lui, comme du Messie, la solution miracle, la protection et le
réconfort. Une société adolescente qui ne mûrit pas.
Les nouvelles idées ont besoin d’un certain temps avant d’obtenir une
acception. Face à de nouvelles idées, il n’y a pas de compréhension sans
empathie. Si celle-ci fait défaut, on s’accroche par préjugé aux idées
anciennes.
Il en est de même avec la lutte des classes. La lutte des classes est un
jeu politique et est aussi un jeu des jalousies individuelles. Le jeu politique
permet la division de la société. Diviser pour régner est une méthode vieille
comme le monde. La jalousie, l’envie, les frustrations sont des moteurs suffisants
pour permettre à tout un chacun de mettre à bas son voisin. Paradoxalement, seuls
certains membres de la société sont visés. Ce jeu de dupes ne concerne que ceux
qui peuvent porter préjudice à l’ascension de certains ou qui reflètent une
autre image de ce que peut être la société. Ainsi, on aime cracher sur et
décapiter les riches ou soi-disant riches inclut le voisin qui aurait une
maison de vacances après vingt ans de durs labeurs mais on accepte que les
idoles sportives ou artistiques gagnent des millions et payent leurs taxes dans
un pays où le taux d’imposition est plus favorable.
Ces mêmes citoyens qui dépensent des millions par semaine aux jeux de
hasard dans l’espoir de devenir millionnaires et de finalement passer dans la
classe qu’ils veulent mettre à bas.
Peut-être que les gens n’aiment pas qu’on se sentent ou qu’on vivent
mieux qu’eux.
La méchanceté est-elle une conséquence des compulsions, une maladie ou
est-elle une part de la nature humaine prête à éclore dès que l’occasion lui
est donnée ? Pour cela, il faut porter un jugement. Ce jugement se fait
par rapport aux critères que les individus de la société ont déclarés bons,
justes, acceptables ou pas. Ce jugement se fait aussi par rapport à ce que chaque
individu peut accepter sans être discrédité, avili, maltraité. Les jugements se
font vis-à-vis des autres mais devraient commencer par nous-mêmes.
Ce concept du mal a toujours été au centre de la pensée religieuse mais
dans la pratique ce concept n’entre pas en psychologie.
Parce que le monde est divisé entre le naturel et le surnaturel. La
science se définit comme sans valeurs morales. Le mal qui est un jugement ne
peut donc être étudié dans nos sciences de l’esprit comme la psychologie, la psychiatrie.
On cherche les causes des dérèglements comportementaux, on n’étudie pas la
notion du mal.
On ne peut séparer le bien du mal. Si le bien n’existait pas, on ne se
poserait pas toutes ces questions sur le mal. La grande interrogation est bien
pourquoi le mal l’emporte-t-il ?
La méchanceté, c’est le mal. Le mal, c’est l’anti-vie. Il tue, pas
seulement physiquement mais aussi mentalement. Il atteint l’être dans son
entièreté, sa volonté, son autonomie, sa conscience. Il le contrôle. Il en fait
un pantin soumis. Il en fait des individus compulsifs malléables qui suivent
des démagogues tyranniques qui les utilisent dans leur propre intérêt au mépris
du bien-être de l’ensemble de la société. Ces êtres compulsifs donnent alors
libre cours à leur méchanceté réprimée jusque- là.
Les gens méchants sont monnaie courante et semblent souvent normaux pour
le commun des mortels. Il y a ceux qui ont glissé et ceux qui vont glisser et
seule la culpabilité peut encore sauver.
Les gens méchants ne vont jamais en thérapie car ils n’éprouvent aucune
culpabilité et ont toujours des excuses vaseuses, des faux motifs pour se
justifier. Ceux qui y vont rencontrent un échec en général avec le risque
salutaire du transfert de répulsion pour le thérapeute.
Le mal sème la confusion parce que le mensonge confond.
Les gens méchants ne sont pas en général des criminels au sens commun du
terme. Ce sont des gens ordinaires, parfois connus et appréciés. Ils commettent
des crimes contre la vitalité d’un ou plusieurs êtres qui sont dans leur
entourage ou sur qui ils ont un ascendant. Le crime est voilé, subtil et
répétitif. Ces gens ne rentrent pas dans la catégorie des criminels que l’on
juge ou que l’on psychanalyse.
Il faut bien faire la différence entre un acte mauvais et une personne
mauvaise sinon nous serions tous parfaits et cela est loin d’être le cas.
Le mal se développe quand on refuse l’autocritique, de porter un
jugement sur soi-même.
Les gens mauvais ont une caractéristique particulière et commune, ils
recherchent toujours un bouc-émissaire. Ils sacrifient les autres pour garder
une image propre d’eux-mêmes, une image sans tache. C’est ce qu’on appelle une
projection. Ils blâment le monde entier pour leur conflit intérieur, pour ce
sentiment de faute au fond d’eux-mêmes. Ils nient leur propre méchanceté et se
doivent de voir les autres comme tels. Ils voient beaucoup de mal chez les
autres mais ne sentent jamais méchants ou mauvais.
Contrairement aux psychopathes ou aux sociopathes, les gens mauvais ont
une conscience. Ils ne veulent ni se déplaire ni déplaire aux autres. Ils sont
sensibles aux conventions sociales. Paraître et paraître bon est crucial. C’est
un mensonge qui les trompe plus eux-mêmes que les autres.
Si on ment, c’est que l’on fait bien la distinction entre ce qui est
bien et ce qui est mal. Ils sont bien dans la dissimulation de ce que les
autres savent illicite. Paradoxe ! Ils se croient parfaits et ils ont une
quelconque idée de leur vraie nature ; ils essayent de fuir. C’est
l’abrogation des responsabilités. Le mal vient de l’effort fait pour éviter la
culpabilité.(...)
(...) En règle générale, plus nos décisions seront mauvaises, plus notre cœur
s’endurcira. C’est à ce point qu’intervient le libre arbitre. Il appartient à
chaque individu d’éviter la répétition à petite ou grande échelle en
s’obligeant à l’introspection. La méchanceté dissimule ses motifs, et les
individus qui la cultivent profitent des avantages de la distorsion des évènements.
La société est déjà embourbée dans la complexité des mobiles et des compulsions
individuelles qui entraîne son dysfonctionnement, elle en plus soumise aux
paradoxes citoyens qui choisissent un chef qui représente ce qu’ils haïssent,
dont ils vont saper la politique de manière à se retrouver sous l’emprise de
meneurs despotiques qui représentent une des plus grandes compulsions de la
société : la peur du mal.
Notre société veut toujours donner une origine au mal, une raison
originelle : gènes, éducation, parcours de vie. Mais on ne nomme pas le
mal comme une entité à part à entière comme la mort n’est plus nommée mais
seulement sa cause.
On ne le définit pas par crainte ou répulsion, on a donc aucun pouvoir
contre lui. On n’a jamais aucun pouvoir contre tout ce que l’on nie.
Le mal est un choix personnel. La méchanceté est un choix personnel.
Nous avons notre libre arbitre qui nous offre une multitude de choix de vie et
donc de types de société.
Ces gens mauvais quand ils ont la caractéristique qui en fait des
meneurs, des chefs, font ressortir les sentiments ou accentuent les sentiments
les plus noirs et bas des individus tels la haine, le dégoût, la violence, le
repli.
Ces chefs, qu’ils soient d’Etat ou de parti, ainsi que leurs adeptes
sont les citoyens toxiques de la société qui la détruisent en se proclamant
victimes ou redresseurs de torts et en brandissant des boucs-émissaires.
Ce qu’ils aiment c’est la confusion. Confondre l’autre est la
caractéristique du mal, le plaisir des gens mauvais.
Cette méchanceté de groupe qui se vit en société est la plus primitive
et la plus immature. Certainement parce qu’il existe une fragmentation de la
conscience des responsabilités, de la vue d’ensemble. Comme disait Paul
Verlaine : « Dans une avalanche aucun flocon ne se sent jamais
responsable. »
L’individu qui ne peut ou ne veut s’assumer va donc transférer la
responsabilité morale à un autre groupe, à la société, au chef bref à quelqu’un
d’autre.
Au sein de la société, la conscience du groupe est à ce point
parcellisée qu’elle en devient inexistante. Sinon comment pourrions-nous
expliquer des dissimulations au sein d’organismes où chaque individu se sent
lié par un pacte du silence ou déresponsabilisé en tant qu’entité. Comment
expliquer que la société ferme les yeux sur des génocides au nom du profit ou
de l’économie de leur pays. Même au sein d’un gouvernement, pour certaines
affaires sensibles, ses membres se dissocient du problème comme s’ils n’en
faisaient pas partie.
Donc, quand on parle du mal et de la méchanceté, il n’y a pas lieu d’y
mêler une considération religieuse, de rechercher un dieu ou un démon ou encore
de diviser le monde par un axe du mal. Il s’agit d’une particularité de la
nature humaine qui si l’individu s’y soumet engendre au niveau individuel, de
la famille et de la société des répercussions néfastes et répétitives que nous
connaissons si bien.
C’est pourquoi il y a régression en cas de stress chronique (récession
économique, guerre, etc).
Les individus peuvent avoir différents types de réaction devant le
stress comme par exemple l’apathie ou une forme d’anesthésie du mental qui
permet de s’insensibiliser face à la douleur, à l’amertume. Ils perdent le sens
de l’horreur dans les critères de la quantité et de la durée. Ils deviennent
des monstres. On en revient à ce que l’on observe dans la réaction sociétale.
La société, car c’est une société que l’on juge et non pas les individus au cas
par cas, va s’abreuver d’images de cadavres et d’enfants squelettiques jour
après jour comme on regarde une publicité vantant les mérites d’une poudre à
lessiver. Cette quantité devenue banalité suivie d’aucune action décisive sera
défendue comme étant une nécessité de l’information et d’une prise de
conscience. On en restera à ce qu’il demeure de conscience. Cette même société
optera pour une politique de repli et de division sous l’emprise de la peur et
fera fi de ses préceptes d’égalité et de fraternité en sacrifiant les
travailleurs d’un autre clan tout en beuglant contre ceux qui refusent que ces
derniers n’entrent sur leurs terres.
Mais que devient le bien face au stress ? Pourquoi ne
l’emporte-t-il pas ? Parce que comme on l’a vu, il est plus facile de
suivre que de mener. Le citoyen sous la coupe d’un groupe, de la société ou
d’un meneur transfert ses pouvoirs de décision et d’autonomie, d’où sa
dépendance. Il est comme un enfant. Nous avions aussi constaté l’immaturité de
la société et sa demande de protection à son chef, même décrié, en cas de péril
alors même qu’elle conteste et manifeste constamment sans définir exactement le
projet commun adéquat pour tous.
Par contre la société ne fonctionne pas comme un groupe car elle est
composée de plusieurs groupes d’où sa complexité. Les groupes, eux-mêmes
composés d’individus traînant chacun leur mobile et compulsion. Il n’y a donc
pas de cohésion et sans cohésion c’est la désintégration.
Serait-ce pour cela que la mondialisation apparaîtrait comme un spectre démoniaque ? Les
individus se sentant dépassés par l’espace qui s’ouvre à eux et par les hordes
d’intrus envahissant leur univers. Il ne s’agit pas de se considérer personnellement
comme faisant partie d’une de ces hordes lorsque soi-même on quitte son
territoire pour un autre. Les intentions ne sont évidemment pas les mêmes,
chacun est meilleur que l’autre. C’est donc dans cette optique et guidés par
cette névrose que les citoyens vont abandonner en pratique le projet d’un monde
serein et pacifique pour retourner chacun chez soi sous sa bannière respective.
Les meneurs bien attentionnés y trouveront de quoi moissonner en polluant
l’atmosphère de tout ce qui peut nourrir les compulsifs et les emmener sur le
chemin de la déviance légale et démocratique.
Mais se réfugier sur son territoire n’est pas suffisant. Au sein même
des territoires, on assiste à des replis et à des guerres, qu’ils soient au nom
d’une identité, d’une classe sociale, de dits privilèges, d’éducation, de façon
d’être et la liste est longue. Tout est bon pour se fustiger, pour entretenir
les divisions. La mondialisation ou le projet européen ne sont que des prétextes.
Les petits démagogues existent partout et font feu de tout bois.
Les groupes, les partis politiques, les pays cultivent le narcissisme,
l’orgueil. C’est une manière de favoriser la cohésion de petits groupes. Il
faut des symboles, la création d’ennemis, introduire la haine de ce qui ne fait
pas partie de « nous ».
Dans la » société », on pense que cela ne nous concerne pas.
Que les citoyens sont au-dessus de ce schéma. Pourtant, il n’en est rien. On le
constate dans l’actualité quotidienne et dans les réactions sociétales. Les
citoyens sont divisés en groupes, suivent un meneur sous sa bannière,
poursuivent leurs mobiles et subissent leurs compulsions. La société de
l’excuse et de manque de responsabilités par la lacune de projets clairs et
communs ne traduit aucunement une conduite démocratique sur des fondations où
les valeurs morales validées comme bonnes et saines sont suivies et appliquées.
Il s’agit d’une société où le mot démocratie signifie que n’importe quel
psychopathe ou compulsif le plus déviant qui remporte le plus de membres
compulsifs dans son groupe peut mener un pays, un continent, le monde.
C’est pourquoi, il est aussi ahurissant d’entendre que « le
peuple » ou « la rue » a fait ceci ou cela. Un groupe a toujours
été mené par un individu. Cet individu a le pouvoir de les entraîner vers le
haut ou vers le bas. Parce que l’individu standard, seul, n’ose pas entreprendre une action qui le
mettrait en marge de son groupe, de son cadre social. Il a besoin de trouver
refuge et de diluer sa responsabilité dans une masse et sous l’aile de
quelqu’un qui endossera tous les blâmes et châtiments éventuels.
La traversée dans la chiourme du terrorisme islamique radical nous a
mené sur une route caillouteuse puisque bien évidemment les individus de la
société, tout à leurs mobiles et névroses, ont été dans l’incapacité de faire
la part des choses et ont la manie de passer d’un extrême à l’autre. Le manque
d’empathie, entendu comme la compréhension de l’autre et de ses intentions, de
sa façon de penser et de réagir ainsi que l’absence d’une colonne vertébrale
sociétale s’est cruellement fait sentir lorsqu’une réaction commune cohérente
face au danger a été nécessaire et est toujours salutaire. (...)
(...) De par ce comportement erratique, la société se plonge elle-même dans un
gouffre de crainte puisque les mobiles des uns et des autres ont favorisé
l’infiltration, l’installation et la contagion du terrorisme de l’islam radical
sur notre sol et dans nos partis politiques, fissuré la sécurité, permis
l’explosion du nationalisme et du fascisme en Occident. Cela continue avec la
politique « des retours des combattants », des procès des
terroristes.
Et on garde le meilleur pour la fin : les partis nationalistes et
d’extrême droite ayant de plus en plus de pouvoir, les individus retournent à
la compulsion de la crainte de l’autorité et de l’abus des forces de l’ordre et
par conséquent tout en leur demandant rigueur et protection, les incendient
pour violence par crainte injustifiée d’être un jour confronté à un État de
non-droit qu’ils vont mettre eux-mêmes en place. L’absurdité dans toute sa
gloire.
On constate dans l’incohérence et le mal qu’il suffit d’une seule
personne pour en emmener des centaines de milliers ou des millions. Il est donc
possible que quelques individus responsables ayant du courage puissent
entraîner les individus dans un système correspondant aux valeurs que nous
avons définies comme morales et bonnes, effaçant par là même le rôle de
substitution qu’il a finalement été donné à la société c’est-à-dire celui de
sac des désinhibitions.
On aime parler de grands projets pour les humains. On discute de leurs
droits, de leur place en ce monde, on s’indigne du sort de certains. En fait,
on jacasse beaucoup et on agit en totale contradiction avec nos dires. Il n’y a
aucune cohérence, aucune logique, aucune vue d’ensemble. Chaque groupe pense
avoir le monopole de la souffrance et du droit d’attention particulier de la
part des autres individus de la société. Chacun marche sur la tête de l’autre.
Il n’y a aucune envie d’écoute malgré tous les débats et toutes les réunions.
Ce n’est que du vent car il n’y a aucun désir de compréhension et de partage.
Le plus troublant est cette notion d’égalité. Le mot « égalité »
comme le mot « démocratie » sont déclinés de toutes les façons et on
ne sait plus très bien ce que cela veut dire dans l’esprit de chacun. Ces
termes sont utilisés et déformés selon ceux qui les utilisent à des fins bien
particulières.
Mis à part les droits fondamentaux, l’égalité n’existe pas car chaque
individu est différent et son parcours de vie est différent. Chaque individu a
sa spécificité, ses qualités, ses défauts. Nous devons œuvrer dans la complémentarité
et la reconnaissance égale des apports de chacun.
C’est pourquoi dans l’enseignement et dans la société, il y a ces
problèmes sans solution et cette baisse de niveau. On confond égalité avec
réussite.
Pourquoi ? Parce que le mobile de l’individu n’est pas l’égalité
mais la réussite qui induit le désir de richesse et de confort. Quand le mobile
n’est pas atteint, il va donc crier à l’inégalité mais rien ne peut changer la
différence d’un individu à un autre par rapport à ses capacités intellectuelles
ou à sa volonté ou encore à sa façon de résoudre un problème, sa détermination
face à des obstacles et des difficultés, son endurance, sa réaction par rapport
à des « accidents » de la vie, et ainsi de suite. L’échec n’est donc
pas une inégalité mais la confusion par rapport au mobile.
C’est la raison pour laquelle, on n’arrivera pas à satisfaire tous les
membres de la société ni à valoriser celle-ci en continuant à abaisser son
niveau de culture et d’enseignement ni en culpabilisant ceux qui parviennent à
suivre les cours et encore moins en méprisant ou en jalousant ceux qui
réussissent. Le pire dans tout cela est l’hypocrisie que les individus de cette
société se font à eux-mêmes. Il est de mauvais goût voire outrageant de
mentionner la jalousie et pourtant si on se réfère au mobile, quel autre terme peut-on
utiliser pour décrire la pression que ces groupes exercent afin de réduire le
niveau de connaissances et l’acharnement appliqué sur les élèves performants ou
les adultes entreprenants. La lutte des classes en est une autre démonstration.
Celle-ci concerne, vise toute personne possédant un centime ou un objet de plus
qu’une autre. La lutte des classes est et a toujours été un mobile politique,
un outil de manipulation et non pas un projet altruiste. Les meneurs et les
participants à cette lutte fratricide finissent toujours par établir par la
suite les mêmes injustices et les mêmes carences parce que leur mobile n’était
pas l’équité mais leur désir de richesse et de confort sans analyser les moyens
pour y arriver ou par lesquels les décapités y sont parvenus. Les ruines des
pseudos révolutions sur lesquelles nombre de dictatures ont émergées en
témoignent. (...)
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